mcCarren Park Pool - Brooklyn, immense piscine asséchée. Dernier concert avant la fermeture de cette place mythique. Sans commentaires cette fois, juste pour l'ambiance...
Touriste de sa ville
dimanche, août 24 2008
Folie New Yorkaise
24 08 2008mardi, mai 20 2008
My 'hood rocks ! - suite
20 05 2008Et non, le post précédent n'était en fait pas fini.
Ce n'était pas prévu, mais pour faire un peu plus vrai et remonter la cote de mon quartier au tabloïd noir de la violence et du crime, est arrivé un fait divers la semaine dernière qui, me suis-je dis, pourrait faire sensation.
Cette fois je ne rentrais pas du boulot mais d'un weekend sympathique passé à Boston puis Cape Cod en compagnie de mon cousin Dadoo et de mon coloc à flegme anglais du Colorado, j’ai nommé Scott (pour l’anecdote, avait appris de nos bouches que les cacahuètes n'étaient pas bonnes pour la santé, lui qui avait investit en masse pour ce voyage). Nous venions de rater la sortie du Washington Bridge et avions l'agenda serré de touristes en mal de rendre leur voiture à l'opposé de la ville dans l'heure qui suivait.
Passant par Harlem, l'idée était de déposer Scott (qui peu a peu avait perdu son flegme et trépignait avec calme en rêvant, je suis sûr, à sa future commande de pizza) avec les bagages à la maison, et continuer ensuite en version rallye (alias conduite taxi new-yorkais) jusque dans le sud de Manhattan pour se débarrasser de l'engin.
Cette fois, et comme de temps en temps, l’atmosphère n’était pas au beau fixe. Le quartier semblait agité par un je ne sais quoi qui lui confère cette ambiance étrange recherchée par tous les réalisateurs de films policier (comme quoi finalement, Law & Orders ne s’était pas trompé). Des barrages routiers dressés tout autour du quartier, des ‘cops’ en alerte patrouillant en voiture tout gyrophare dehors (mais sans sirène), plusieurs hélico de la NYPD éclairant à coup de lampe de DCA les blocs du quartier, des bandes de jeunes regroupés de telle sorte que n’importe quelle personne étrangère aux lieux aurait déjà, de peur, pris les jambes à son cou. Peu engageant.
J’avais déjà plusieurs fois du changer mon parcours en rentrant chez moi afin d’éviter les dégâts collatéraux de rixes entre gros molosses (en même temps, du point de vue d’un ‘skiny boy’ français que je suis, tous les américains et encore plus ceux d’Harlem sont des armoire à glaces), mais je n’avais jamais eu la sensation d’être impliqué directement dans la scène de crime.
Les affaires débarquées, Scott autoproclamé enfermé dans sa chambre et pas disposé à nous accompagner, nous avons foncé en direction du Sud, évitant les barrages tout en tentant de s’en rapprocher au maximum, touristes paparazzi oblige.
Pas mécontent de moi même en fait. Ces longs mois passés à arpenter la ville à pied ou en taxi m’avaient conféré la connaissance, l’habilité... et la dangerosité d’un cab new-yorkais (manque plus que la fourberie et je crois que je suis prêt à passer ma licence). Arrimage au garage réussi à la minute près, lutte fortuite contre l’énervement de l’hôtesse qui voulait finir sa journée, mission accomplie.
Au retour les hélicos faisaient toujours des ronds. Les groupes de jeunes dont les formes patibulaires nous avaient quelque peu effrayé étaient toujours là, en fait incrédules face au spectacle (et non, n’insultant pas la police puisqu’ici elle est respectée). Le sommeil nous emporta dans nos rêves (pas Marie mon autre coloc dont la chambre donne malheureusement sur la rue et donc le bruit) de séries policières dont les scénario ne donne la réponse qu’au prochain épisode…
Le prochain épisode ce fut des brèves dans les journaux et surtout une discussion avec un policier qui patrouillait (pas seul, plusieurs escouades) afin de trouver des indices sur le carnage. Carnage, c’était le mot. La justification d’un tel déploiement de forces tenait uniquement dans un BBQ ayant dégénéré. Le dimanche précédent, des jeunes avait été arrachés à leur casse-croute pour cause de fermeture du parc où ils étaient. Le retour à la maison les ayant échauffé, l’un d’eux avait tout simplement ouvert le feu et shooté dans le tas. De la 125th à la 128th street sur Lenox Avenue, 30 minutes avant notre arrivée, s’était donc couchés 8 jeunes âgés entre 13 et 16 ans (www.nytimes.com). Le tueur, à l’heure qu’il est, est toujours recherché.
Voilà la vie d’Harlem telle qu’elle est rarement, heureusement. Les gens sont pour beaucoup armés paraît-il (je me souviens par exemple d’une voiture banalisée ayant arrêté un jeune au coin de ma rue, qui, mains derrière la tête laissait entrevoir un énorme flingue caché dans son short) mais le quartier respire malgré tout la sérénité.
Ambivalent me direz vous ? Je résumerais juste le tout en citant ma proprio : ‘Les gens sont cool à Harlem, juste savoir qu’un jour, s’il y a un problème, ca peut devenir très sérieux’.
Toujours envie de venir me voir ?
Pour moi en tout cas rien a changé, mon quartier, je l’adore.
samedi, avril 26 2008
My 'hood rocks !
26 04 2008I’m from Harlem. East Coast. Yo, Bro, I’m a real Gangsta !
Ca fait peur hein ? Non ? Un petit peu quand même ? Allé, faites un petit effort ! En tout cas c’est ce que je raconterai aux enfants pas sages quand je serais plus grand.
En fait si, il faut bien l’avouer, quand je dis que je vis à Harlem, les gens sont assez étonnés. Même les New Yorkais d’ailleurs. Certains n’ont jamais franchi la 110th Street, frontière nord de Central Park. Pour moi donc, comme pour d’autres, c’était l’inconnu avant de venir. 1 an déjà…
Bon, cessons de nous lamenter. Je dépeignais Harlem, quartier rebelle ayant connu son heure de gloire, sa déchéance (heure de gloire mais plus tout a fait pour les mêmes raisons) et sa renaissance discrète mais montante.
Ici je suis seul blanc, seul habillé plus prêt du corps, seul a être un peu fashionable... une tache quoi (à prendre au premier degré SVP !), au milieu de cette jungle urbaine. J’y ai quand même fait mon trou et prends plaisir à déambuler dans ce quartier haut en couleurs. Je compte quelques ‘amis’ : les gérants du dry-cleaner qui plaisantent sur mon retard potentiel quand je passe en short et tongs le matin pour récupérer mon costume, le caissier de la superette qui depuis qu’il a appris que je suis français switche de l’espagnol ou de l’anglais pour s’exercer, et aussi des ennemis comme cette autre caissière qui a fait craquer un jour ses points quand j’ai demandé de ne pas doubler les sacs.
Dans la rue c’est familial. Les enfants, des fois seuls, souvent sous l’œil attentif des mamans, jouent sur les immenses trottoirs, les jeuns’ démontent et remontent leurs énormes et rutilantes voitures (toute sono dehors) et les fast food glauques du coin servent à tour de bras des ventres affamés. Parfois j’écoute la misère des ‘homeless’ qui me racontent leur vie et à qui je donne un buck, eux qui me remercient à leur tour en me jurant qu’ils deviendront des gens bien et qu’on ne les reprendrait plus à tuer pour 50$...
Ce soir il règne une ambiance particulière. Je rentre du travail, comme chaque fois assez tard, comme souvent pour sortir a nouveau. A l’angle de la 128th Street et de Frederick Douglass Boulevard, les couleurs rouges, noires, jaunes se mélangent pour former la tonalite caractéristique de NYC. Des voitures de polices à cheval sur le trottoir semblent être arrivées précipitamment, une foule curieuse s’amasse le long du grillage du terrain vague. C’est étonnamment silencieux… pour quelque chose qui ressemble a une scène de crime.
"Action". C’est en fait le tournage de ‘Law and Order’ (une série américaine en vogue) ! Tout y est. La chaise du metteur en scène à côté de celles des acteurs, des caméras en pagaille, les maquilleurs, accessoiristes, figurants, et même de faux gyrophares pour donner de l’ambiance.
Je reste scotché au grillage plus une heure, photographier le plateau comme si j’étais grand fan. En fait j’avoue, je suis fan… de mon quartier.
lundi, avril 21 2008
Roller, retour du printemps et secourisme à l'américaine
21 04 2008Vacances en France (j’ai toujours rêvé de dire ça :-p) la semaine dernière. Ce fut court mais intense. Très heureux de retrouver les miens ainsi que mes amis… vous me manquez mine de rien. Fête, fête et encore fête donc.
Conséquence évidente : lessivé moi yen a être. Par chance j’avais prévu le coup avec un vol arrivant à NYC à 14h : petite sieste, rangement et dodo tôt. Promis j’y ai cru. Heureusement qu’au bout de 25 ans je commence à me connaître
16h, je suis déjà redescendu dans Central Park, rollers aux pieds. J’ai craqué. Delphine m’a pris par les sentiments : « Ok, bon, juste 1h alors ».
Content de l’avoir fait. Le printemps est enfin là, il fait chaud pour la saison (24°C), les arbres sont en fleurs et tout New York semble s’être donné rendez-vous sur les pelouses de son poumon vert.
Ce dont je raffole ici c’est de la folie ambiante. Tout est permis ou presque et le regard d’autrui semble ne pas être (ou en tout cas ne freine pas la liberté d’expression). Je traque les petits bouts de vie qui représentent à mes yeux la culture d’ici. Cette femme tirant une carriole "SOS chien" ? Aucune idée. Elle est certainement seule à se motiver pour cette cause, mais pas de honte. On assume sans gêne l'affichage à l'arrache. Pas besoin d’avoir un coup dans le nez par exemple pour danser sur rollers autour d’un DJ installé sauvagement sur une place centrale du parc (pas besoin d’avoir 20 ans non plus d’ailleurs, certains en ont bien 70, idem dans mon club de hockey). Nul besoin non plus d’être en groupe pour arranger la foule, chacun exprime ce que bon lui semble, parfois c’est même déconcertant.
Ça va bien sûr de pair avec l’égoïsme ambiant (ce n’est pas le bon terme puisque négatif mais je n’en trouve pas d’autre), mais ceci est un autre débat.
Passons aux choses sérieuses maintenant. Je parlais en titre de secourisme. Allons-y donc, comme en vrai, comme la stupeur d’un vélo catapulté dans la descente côté Harlem. Je n’ai pas bien réalisé ce qu’il se passait. Quelques images seulement, des chocs, un cri, un appel à l’aide. Je freine avec Antoine. Une cycliste est debout ; titubant, la mâchoire ensanglantée. Le vélo est dans un triste état, mais pas le temps de considérer la chose. Par terre gît une jeune femme. Elle est étendue sur le dos, perd du sang en grosse quantité à la tête. Mes notions de secourisme sont rudimentaires. On pense quand même à appeler le 911 dans la panique et là, tout s’enchaîne… ou aurait du tout au moins, suivant ma bête conception des situations d’urgence (en tout cas je n’était pas le seul à le penser). On bloque la tête victime, encore consciente et étrangement calme. Le premier ‘cop’ arrive dans un des fameux tricycles de Central Park. C’est pas un rapide ni une lumière, ce qui a le don de m’énerver. Première question débitée tout en sortant son carnet de contravention : qui a heurté l’autre ? Je garde mon calme. La marre de sang grossi et monsieur semble ignorer tout de la situation (je me demande avec le recul si le fait que la victime soit mexicaine n’a pas aidé à sa nonchalance). Une autre voiture de police arrive sirènes hurlantes, puis encore une. Un ‘medic kit’ est sorti, ouvert devant la victime, rangé à nouveau… « ha que comment qu’on fait pour se servir de ces machins blanc la ? » (traduire compresses). Une cycliste s’arrête et se déclare être médecin, le kit n’est pas rapporté.
Ça y est, je craque... tout en restant polis, on ne sait jamais avec ces cow-boys :
- "Le medic kit, vous pouvez pas le rapporter maintenant qu’il y a un médecin ??"
- "Le voilà ton medic kit !" me répond-t-il, main sur son revolver, l’autre me montrant l’ambulance qui venait enfin d’arriver, tentant de se faufiler au milieu des 4 voitures de police.
10 minutes seulement se sont écoulées mais ça m’a parut une éternité. 10 minutes et au moins 1 litre de sang par terre que nous aurions pu éviter si ces messieurs avaient eu des notions de secourisme basique et ne se prenaient pas pour les rois du monde !
On reste hébétés, on regarde la victime se faire embarquer, la cycliste et les témoins témoigner, tout en sachant que derrière tout ça ce ne sera qu’une question de business et de vie foutue en l’air pour des gens n’ayant pas d’assurance parce que trop chère.
Je rentre en roller tranquillement. Je ne regarde plus la route pareil et me sens bien nu sans casque.
mardi, décembre 4 2007
On strike
4 12 2007De la fenêtre de mon bureau, je vois plein de trucs.
Je donne sur la 6e Av, juste à cote de la Fox. Il se passe quelque chose tous les jours.
Entre les champions de boxe faisant du show au profit d’associations caritatives (vente de hot dog estampilles "moi je suis un hot dog de boxeur"), les chorégraphies publicitaires mettant en scène de pseudo danseurs cachés derrière des smiley géants, ou encore un Spiderman dans son pyjama rouge accompagné de Winnie the Pooh et du Père Noël, il y en a pour tous les goûts.
Aujourd’hui c’est encore mieux ! Il y a la grève. Mais pas comme chez nous. Ici pour faire la grève on forme un rectangle avec des barrières sur un trottoir (surface fonction du nombre de personnes bien sûr). Ensuite, on fait rentrer tous les mécontents dans l’enceinte, on leur donne des petites (trop petites) pancartes bien imprimées, et on les fait tourner en rond.
Un policier patrouille autour au cas où il y aurait des débordements (sait-on jamais, peut-être qu’ils comprendraient un jour qu’ils peuvent sauter les barrières), et comme il y a plus de pancartes que de mécontents, on les stocke dans un coin pour pouvoir faire des roulements.
Alors je pense que je vais me reconvertir. Il y a un concept à exporter ici. La vraie bonne grosse grève Française comme on les aime. Nous on a de l’imagination. On fait de super belles pancartes que l’on peut porter a plusieurs (des fois elles font même la largeur de la rue), on apporte tout ce qu'on a sous la main qui peut faire du bruit, et on a même de vraies revendications avec des slogans ravageurs.
… Comment ça justement ces jours ci vous ne m’approuvez pas ?!
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