Peu de temps que je suis arrivé maintenant. Catapulté à l'autre bout du monde en quelques heures, au pays des gens qui marchent sur la tête, là où le soleil se lève (mais ne se couche pas?), là où il m'est impossible de lire, de comprendre, de parler.

Encore plus de dépaysement donc?!
Pas vraiment on dirait. Depuis quelques heures que je suis apprenti-japonais-pas-tout-frais, j'ai fais du Taxi pendant deux longues heures, lu tous les panneaux lisibles (merci Coca Cola pour le "Welcome To Japan" à l'aéroport, je me suis senti beaucoup mieux tout d'un coup), découvert mon appartement temporaire et fait ma première boulette - ne pas retirer ses chaussures à l'entrée. J'ai aussi piqué un somme de 3 heures bien méritées (c'est ca de ne pas vouloir dormir dans l'avion pour profiter au maximum du voyage), me suis ballade dans les artères de Roppongi et ses environs, fais du shopping au supermarché branche du coin et ai déambulé dans les rayons du Virgin japonais - Tsutaya.

Tokyo c'est ? Moche.
Déjà une déclaration de guerre contre celle qui sera le paysage de ma future vie, peut-être va-t-il falloir que je mette des rondeurs en rencontrant les autochtones. Peut-être va-t-il surtout falloir que j'évite la projection que je me fais inconsciemment de NYC dans Tokyo, comme si une mégalopole occidentale toute en hauteur pouvait entrer dans une autre asiatique, toute en largeur.
Les bâtiments sont bas (moyenne de 4-5 étages certainement), mélange peu harmonieux de moderne et d’ancien, ne se touchent pas (certainement pour des raisons antisismiques), les règles d'urbanisme semblent quasi absentes et le tout sans vraiment de caractère. Les couleurs sont dans les tons gris ciment pour les bâtiments, le ciel gris anthracite la nuit. J'ai atterri dans un quartier apparemment huppé (Roppongi Hills), un des centre de Tokyo (le centre ville n'est pas ici, il est multiple) mais j'ai l'impression d'être en pleine banlieue. Il y règne une certaine torpeur, comme si la ville n'était pas mais plutôt un village à grande échelle (peut-être encore une déformation de mon ancienne vie).

Premier jour a Tokyo

Où est donc partie cette agitation que je connaissais tant pendant mes 18 précédents mois à NYC ? Ou est passé cette folie dont je raffole ? Tokyo ne serait-elle pas l'une des mégalopoles de l'Est où la description que l'on m'en faisait ne serait-elle pas proche de la réalité ? Pour l'instant en tout cas, il semble que l’extrême agitation que je cherche ai été remplacé par un semblant de calme pesant où, au milieu des néons de Roppongi, seules l'agitation des vendeurs de la pharmacie du coin atteint le niveau de frénésie que j'attendrais de ce type de quartier.

Pas le temps et l'envie de m'arrêter sur ces premières impressions en tout cas. J'ai ici tout à découvrir et à apprendre. La culture semble au premier abord accessible pour quelqu'un qui ne connait rien au Japon mais ce doit être qu’en surface. Je suis arrive ici avec des yeux tout neufs, un peu biaisés par mon précédent voyage, il va falloir donc que je les remplisse de nouveaux paysages et de nouvelles découvertes.
Ce soir donc, premiers pas dans Shibuya avec Guillaume qui est de passage pour les vacances (et qui à vécu 6 mois au Japon) et demain, après une courte nuit, départ pour Hakone voir le mont Fuji. Le défit de ces deux rendez-vous ? Le retrouver respectivement dans le plus peuplé des "crossing" du monde puis dans le plus grande gare du monde, le tout sans téléphone et sans avoir jamais pris les transports en commun nippons!