C'est long hein? C'est ce que j'ai fait en courant. Et sans m'arrêter !

Map NYC half marathon

L'arrivée à NYC m'a donné des ailes. Moi qui n'ai pas du tout le profil d'un Marathonien, je m'étais mis en tête que le premier de ma vie serait à NYC.
Ça commençait fort. Le tour de Central Parc - 6 miles, un peu plus de 9km - en plus d'une heure et en s'arrêtant 3 fois. Je me console en me disant que j'ai pas arrêté de prendre des photos.

J'ai quand même poursuivi mon objectif, non sans trop savoir pourquoi, en courant sur la "Central Park Loop". En fait si, je sais, simplement pour le plaisir de courir dans le cœur vivant de NYC, là où je peux apercevoir le plus grand nombre de "fous", les américains comme je les aime. Le soir aussi, depuis le réservoir, on a une vue magnifique sur les gratte-ciels de Midtown. Ajoutez à cela les lucioles et autres raton-laveurs croisés en chemin et vous oubliez complètement que vous êtes à Manhattan.

Bon, 10km, ca se fait, mais 42...
L'inscription à NYC Road Runners a résolu le problème : tellement de monde à cet événement qu'il faut quasiment montrer un CV de triple Marathonien pour avoir la chance de se présenter au départ. Pour moi donc, direction le semi - ouf.

Une semaine de vacances pour chercher du travail, me reposer et retrouver (trouver plutôt) en moi mes capacités d'athlète cachées (très bien d'ailleurs), tel fut le deal de cette fin de mois de juillet.
Régime sec à base de bonne viande, légumes, fruits, pâtes et peu de sucreries, on peut dire que je me suis surpassé au pays du méga burger. Ca c'était pour les conseilles alimentaires trouvés sur les sites sportifs, par contre côté préparation physique dur de les suivre à la lettre. Armé d'un crayon j'ai donc joué à plouf plouf pour ne garder que 4 courses parmi les 9 semaines de runs en tout genre proposées. 10-6-15-4, le quartet gagnant suggéré par la nouvelle agence "Moi & Cie" réputée dans le monde entier pour ses miracles sportifs - ou tout au moins décrétée comme telle quelques minutes auparavant. 10km en temps record, 6 "trop fade", 15 très limite, 4 transformé en 3.5 option "ouille ca fait mal comme un claquage". J'étais fin prêt.

Pas beaucoup dormi cette nuit là. Levé à 5h du mat' au garde à vous et équipé de pieds en cap - traduire par short, t-shirt, sac-à-dos pour transporter tout un tas de trucs inutiles pendant la course, et mon iPod option "méga musique qui donne des ailes quand on en a pas". J'oublie le parapluie aussi, car en ce beau dimanche matin, il pleuvait, ce qui en soit n'était pas plus mal au vu des 32ºC prévus.
Central Park plein à 7h comme jamais je ne l'ai vu à d'autres horaires, ça fait des frissons dans le dos. Vous voyez sur la carte le départ ? Remontez avec le doigt 2km plus haut, c'est la que j'ai trouvé le box type "coureurs du dimanche" où je m'étais inscrit, ainsi qu'une amie partie à Washington quelques mois auparavant - au milieu de 10,000 personnes, beau hasard.
Et c'est la que tout a commencé, que je me suis sentis tout d'un coup faire partie de la petite histoire de ces gens vus auparavant comme des fous furieux, tous unis autour du même plaisir de courir, courir sur le plus beau semi-marathon du monde... C'était mon premier, c'était à NYC et j'y étais, c'était donc forcement le plus beau !

Bref. Je me suis dépassé et ai migré peu à peu du groupe de coureurs du dimanche à ceux des plus aguerris. Le tour et demi de Central Park à l'envers était sympa mais je connaissais par cœur. La sortie sur la 7th Av puis Broadway fut comme magique. Courir au beau milieu de cette mythique avenue fermée au voitures pour l'occasion, concerts et public enthousiaste (celui ayant réussi à se lever tôt), je me suis pris a rêver d'être une star de la course à pied... sauf que ces dernières ne se mettent pas à danser au son de YMCA.
Au bout de 16km, le long de l'Hudson River, ce fut dur. Le soleil tapais fort, les milliers d'éponges de toutes les couleurs distribuées ne m'ont amusé qu'un temps, l'overdose de Gatorade se fit sentir, pas envie de toucher non plus à ces bâtons de vaseline dégoutant jonchant le sol, sol qui d'ailleurs tout d'un coup s'était raffermi. 18km, mon walkman ne me ramenait toujours pas mes ailes. Autour de moi c'était aussi une lutte acharnée contre la fatigue, beaucoup d'arrêts et d'abandons. Le dernier mile à été une horreur. Il semblait s'allonger à mesure que j'avançais, et comme pour couronner le tout, quand la distance fut plus petite que la mesure américaine, les panneaux passèrent au km, "0.8 mile left / 1km"... mais pourquoi tant de méchanceté !?

Enfin l'arrivée tant attendue ! Chacun se lance dans un sprint final à la hauteur de ses capacités - autant dire pas grand-chose pour moi. Je trouve la force de saluer mon public (i.e. le photographe qui m'a vendu l'image de ma réussite à un prix exorbitant) en levant les bras au ciel. Ça y est, je franchi la ligne, c'est beau (des milliers de fois de plus que le détesté cross de mon enfance)...

Je l'ai fait !!