Ceci j'espère ne sera pas mon dernier poste. S'il l'est, promettez moi de prendre soin de mes cactus Ikea, offrez mes bouteilles de vins réchauffées par l'été japonais à ceux qui en veulent bien, mon mini hélicoptère télécommandé à mon frère du milieu qui si je me souviens bien était intéressé.

Hier soir, 20h, un séisme d'une amplitude de 6.9 sur l'échelle de Richter a frappé Tokyo. Fumi m'avait dit la veille que les nuages ressemblaient à ceux annonçant un futur séisme, et moi peu têtu que je suis avait répondu "t'es sur qu'il y a un rapport ?". Au moment de la secousse j'étais donc en train de rêvasser à ces nuages, et ça tombait bien car j'était dans un train de retour sur Tokyo. Rien senti, même pas mal ! J'ai même appris la nouvelle ce matin par Francis qui m'a gentiment écrit un mail, inquiété.
Serais-je insensible aux éléments japonais? Il s'est pourtant produit plusieurs tremblements de terre depuis que je suis là, mais jamais je n'ai ressenti la même chose que la fois ou un camion était rentré dans le flan de mon immeuble à Rouen. Je ne suis pas impatient de le découvrir ceci dit.

Demain malgré tout, pour mon grand bonheur qui ne sera pas sans me rappeler ma plus grande peur (tempête de 1999), passe mon premier Typhon japonais.
Moi ? Super rassuré, et pas du tout sur le pied de guerre. J'ai lu tous les sites Internet sur le sujet que je pouvais trouver - merci à celui de l'ambassade française qui conseille d'écouter les infos alors que sans télé et ne parlant pas japonais, ai déclenché une chaîne mail avec mes collègues leur demandant s'il avaient des conseils - résume sans appel : "n'ai pas peur tout se passera bien", et à la question "vous faites quoi dans ce cas là ? Avez-vous eu une formation dans votre jeunesse ?", la réponse fut éloquente... "on ne sait pas, on réfléchira à s'acheter un kit de survie après avoir eu vraiment peur".

Bref, ce soir donc, branle bas de combat:

  • Rentrer à l'intérieur toutes les affaires que j'ai sur mon balcon et qui prennent l'eau depuis quelques mois.
  • Préparer ma tenue de plongée et les balises de détresses, en oubliant si possible les bottes en caoutchouc (pour ne pas couler, dixit le site internet pas à jour de l'ambassade) et ma bouée canard.
  • Barricader toutes les portes et fenêtres avec mes 4 coussins et mon ruban adhésif (c'est maintenant aussi que je comprends à quoi sert le maillage grillagé hideux à l'intérieur des vitres de l'appartement).
  • Déchiffrer les inscriptions... Ok, tester sinon je suis loin d'avoir fini, la plaque d'évacuation d'urgence de mon balcon, afin de vérifier que je passe bien avec mes palmes au pied.
  • ...

Ça y est, je crois que je suis prêt. Extinction des feux à minuit, sur le pied de guerre et rassuré par mes deux peluches Marsupilami offertes par le petit petit frère.