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Regard Oblique

samedi, janvier 12 2013

Curry et cours d'anatomie

12 01 2013

Au rayon des petites anecdotes de ma vie Japonaise, aujourd'hui seront les médecins. En quelques mots seulement - pour une fois me direz vous - car j'aborderais la médecine elle même une autre fois.

Comme dans d'autres régions du monde, la profession y est assez respectée, et certains d'entre eux ont à cœur de faire savoir qu'ils en sont. Au pays de la modestie il faut par contre rivaliser d'ingéniosité...

Exit la choquante blouse blanche dans le métro comme à NYC*, et place à une autre technique, celle du meeting improvisé au restaurant entre un médecin aguerri et un novice. Discussion des moins discrète en terme de volume, mais ceci n'est rien comparé à la vidéo de 30 min faite pour étayer les propos...

bistouri.JPG

J'ai craqué au moment ou le bistouri tailladait en pièces la 2ème amygdale, me permettant de signifier à ces messieurs que même si leur travail m'intéressait (en pensée seulement car incapable de le dire) je souhaitais réussir à finir mon curry...

* Je pensais en avoir parlé mais il semble que non. Les agents hospitaliers aux USA font leurs "commute" en habit de travail, c'est à dire en blouse blanche ! J'avais demandé à une élève en médecine si ça la choquait et sa réponse avait été éloquente : "pourquoi ?".

dimanche, août 12 2012

Le boutonneur de l'ascenseur

12 08 2012

Dans ce pays où tout est à la pointe de la technologie (où tout au moins l'était jusqu’à l'éclatement de la bulle au début des années 90), il semble que les interfaces utilisateur manquent cruellement de praticité.

L'ascenseur en est un exemple parfait puisque la plupart ne sont pas munis de capteurs de passage sur leurs portes mais d'un tampon anti-pincement. Pour la faire simple, les portes se ferment au bout de 3s et ne se ré-ouvrent que si elles entrent en collision avec quelqu'un. Pour palier à ce problème de conception, les japonais ont donc inventé le "boutonneur d'ascenseur".

Le principe est simple. Prenez un voyageur spatio-vertical Japonais, faites le rentrer (à reculons c'est la règle) dans ledit ascenseur, face aux boutons, et observez. 
Le préposé prendra automatiquement le rôle du à son nouveau rang, appuiera successivement sur le bouton d'ouverture des portes (開) le temps de l'entrée de nouveaux passagers, puis de fermeture (閉) quand ces derniers auront tous pris place dans la nacelle. Même principe à l'arrivée, comprendre donc que ce dernier devra attendre que tout le monde descende. 
Noter aussi que dans ce rôle il s'agit souvent de femmes, je reviendrais peut-etre sur cet aspect de la culture plus tard.

Il existe bien sur quelques professionnels que l'on voit ici et là, surtout dans les grands magasins, mais la plupart le font gratuitement, moi compris.
 Car à mon grand désespoir, je me retrouve souvent à la mauvaise place et souvent au moment le moins opportun. En fait souvent le matin, où d'une foulée décidée, je cours après le gain de temps vers l'entrée secrète de ma ligne de métro, et où je double un convois de personnes d'un certain âge qui s'engouffrent à leurs rythme dans le même ascenseur que moi. Autant dire que là, face aux boutons, je fulmine en regardant ma montre (en pensée seulement comme tout bon japonais qui se respecte), et décide (rarement) de feindre la méconnaissance de la coutume pour pouvoir sortir avant le reste des passager et rattraper mon métro... comme tout mauvais gaijin qui se respecte.

boutonneurAscenceur02.gif

lundi, mai 7 2012

Vive la république et vive la France

7 05 2012

Youpi ! Nous voilà avec un nouveau président.

Triste de pas avoir suivi l'élection en direct mais j'ai quand même ouvert un oeil à 4h du mat' pour voir le résultat... sans grande surprise.

Et même si j'avais été plus convaincu par le "changement c'est fait" après avoir vu le débat Sarko-Hollande il y a quelques jours, le discours de prise de fonction de ce dernier me laisse pantois... car il semble avoir perdu son charisme trouvé à la dernière minute et qui lui faisait tant défaut auparavant.

Advienne que pourra devrais-je dire puisqu'après tout, pas mal des faits, gestes et parties du programme du sortant m'ont dégoûté... mais il avait ces atouts faisant défaut au nouveau : une expérience internationale et une conscience que la France n'est plus seulement une nation de français dont il faut amadouer les révoltes, mais bel et bien un pays faisant parti d'un monde dont le maître mot est compétitivité.

Je vous laisse d'ailleurs sur un article somme toute violent mais qui résume bien le point de vue des marchés : www.reuters.com/hollande.


Bonne chance à vous monsieur le président, bonne chance à la France, et autant que faire ce peu, "rassemblons nous" !

samedi, décembre 17 2011

Mon coiffeur

17 12 2011

Petite histoire de vie, quotidien comme on en fait tant, mais qui dans ce pays du bout du monde revêt d'un exotisme plaisant.

Mon coiffeur, je l'ai choisi simplement en traversant la rue devant chez moi (j'ai depuis déménagé mais lui reste fidèle). Devanture verte fluo, VTT vert fluo et moto verte fluo parqués dehors, scooter old school japonais aussi, vert. Le salon de coiffure est design, comme tout ce qui se fait ici. Murs, mélange de béton armé lissé et de peinture de couleur... je vous laisse deviner.

Mon coiffeur, ou plutôt "mes", puisqu'il y en a deux, est un couple de trentenaire. Elle d'un look discret qui ne laisse transparaitre que douceur et gentillesse. Lui... Jean large estampillé "Fubu", chaussure de chantier à apparenter à des santiags, cheveux long de couleur noirs et teints d'un jaune douteux par endroits dans lesquels je verrai bien planté une plume de Sioux, et en guise de ceinture une grosse bande de cuir bardée de poches dans laquelle il jette délicatement ses instruments de torture... pardon, coiffure. Ca fait un bruit de clinquement quand il marche et pour peu je me croirais au farwest avec un indien du monde moderne prêt à me tailler le scalp.


Rassuré le premier jour en entrant dans la boutique; et a la vue de ses bras nus entièrement tatoués à la manière des Yakuza je lui ai timidement tendu mon badge de travail comportant une photos de moi avec les cheveux courts, me ravisant d'employer le vocabulaire que je venais d'apprendre pour la circonstance : "Kitte kudasai" - "Coupez (les cheveux) s'il vous plait"... me jurant que la prochaine phrase à connaitre serait "pas trop court derrière les oreilles, s'il vous plait".

Après avoir regardé la photo attentivement, ledit Amerindo-japonais a émis un son, "Onaji ?" (pareil ?), d'une voix fluette et à peine perceptible... Et la, comme dans une BD, j'ai scotché, puis étouffé un fou rire. Le maléfice etait levé ! La brute sanguinaire transformée en Bisounours était devenu par la même mon coiffeur préféré.

Pour être tout à fait franc, question coiffure c'est plutôt sa femme que je préfère et il semble bien qu'il préfère que ce soit elle qui s'occupe de moi, protocole oblige. Car, j'y viens, c'est bien du "cérémonial" dont je souhaitais parler à l'origine. La coiffure au Japon est loin de celle enjouée mais expéditive de NYC et encore plus loin de celle moins enjouée mais tout aussi expéditive de Paris.

Au commencement était la prise du manteau. Main tendues paumes vers le haut, légère courbette de la tête gratifiée d'un "sumimasen" (excusez moi) ; en toute simplicité. Pas de shampoing au début, on m'assoit directement dans le fauteuil de coiffure, et comme je suis maintenant un habitué c'est d'une jolie phrase que nous commençons la conversation qui en aura 2 (mon japonais est toujours aussi bon): "itsumo gurai?" (comme d'habitude ?). Fier de faire parti des anciens, et par la même de taire le regard de l'autre client qui me fais des yeux de "que fait un gaijin ici ?", je réponds d'un simple oui. On me mets une première petite serviette type rince doigt sur le col pour le confort, puis une autre petite pour faire étanchéité, et enfin on me passe le fameux "poncho" de coiffure. Pas de coupe à la tondeuse mais aux ciseaux. Je sens à peine les mains de la coiffeuse, délicatesse extrême et musique douce (française) en toile de fond (troublée seulement par les cliquetis des instruments de son mari amérindien). J'ai envie de dormir. Elle me met des barrettes dans les cheveux pour isoler les zones à couper ensuite, s'arrête de temps en temps pour vérifier l'exactitude de son travail, scrute avec attention mes expressions pour savoir si je suis satisfait, et coupe avec extrême prudence (et à mon grand regret) la zone grandissante de ma calvitie précoce.

Coupe finie, on m'enlève mon poncho et on me fait passer au shampoing. Là, avec tout le respect (donc cérémonial) que l'on doit à un client au Japon, on me met une serviette sur les genoux pour me protéger d'éventuelles éclaboussures, on allonge le siège et, surprenant, je me vois déposer sur la face un mouchoir en équilibre pour que je ne me retrouve pas les yeux dans les yeux avec le coiffeur. 100L d'eau après (l'écologie au japon c'est pas encore ça) et séchage des cheveux méticuleux (intérieur des oreilles comprises) il est toujours la en équilibre sur mon nez ! On me tend enfin une petite serviette humide et chaude pour 'm'éponger' le visage, en me gratifiant d'un sourire et d'un "Osukarasama desu", qui en traduction littérale donnerai "Votre dur labeur est fini (veuillez accepter de vous reposer)".

Dernier passage au stand coiffure non sans avoir remis délicatement mes cheveux droit afin que je n'ai pas trop peur de ma calvitie (l'attention est adorable mais bizarrement au bout de deux fois j'ai du mal à l'apprécier). Application d'un gel qui pétille sur la tête (j'ai demandé une fois l'utilité mais ne m'en souviens plus), massage de crâne et d'épaules, séchage de cheveux et enfin dernière retouche pour couper un cheveu qui dépasse - à chaque fois la mine très concentrée qui tente de me conforter dans le fait que le travail à été bien fait. J'approuve d'un hochement de tête, d'un grand sourire et d'un Arigato. Paiement en caisse, 3 coups de tampon sur ma "Pointo Cado" ("Point Card" - carte de membre) qui au bout de 3 ans n'a toujours pas atteint la coupe gratuite et on me raccompagne à la porte en me disant au revoir d'une courbette.

Une heure après être entre dans la boutique, je ressors heureux, me demandant alors comment je pourrais à nouveau apprécier le service à la française...

mercredi, septembre 21 2011

Youpi, l'école est finie !

21 09 2011

Au Japon, ce qui est bien c'est que les éléments sont toujours la pour nous rappeler à notre simple condition humaine.

Je n'aurais jamais espéré ça auparavant, mais ça y est c'est fait, je suis rentré à la maison à l'heure de la fin des classes !
Et voici donc pour m'aider dans cette entreprise et au menu de cette après-midi, un Typhon. Et pas n'importe lequel puisque celui-ci a réussi pour une fois (ce n'est pas arrivé durant les 3 ans de vie ici) à garder de sa force en traversant la chaine montagneuse au Sud de Tokyo et arbore fièrement ses 140km/h de vent. NYC a été évacué pour moins que ça il y a 3 semaines, Tokyo s'est organisé à la dernière minute, mais il faut croire que de ce point de vue l'expérience parle.

J'ai reçu un communiqué des RH à 15h, à 16h j'étais dans un métro bondé, un peu perturbé mais toujours avec des rames toutes les 3 minutes (ce qui bien sur ne durera pas). Retour à la maison en courant sous une pluie battante (le mot est faible), après avoir fait une tentative d'ouverture de feu mon parapluie, soldée par un échec cuisant.



Me voici donc à "l'abris" depuis une heure, profitant du spectacle de l'intérieur et me demandant bien ce que je ferais si les fenêtres venaient à se briser. Le vent est violent, s'engouffre dans n'importe quel trou d'aération, les murs vibrent. Je suis étrangement calme en fait pour la circonstance, à en croire que les événements du 11 mars derniers y sont pour quelque chose...

Avant de vous quitter, voici mes dernières réflexions au rayon de mes rêvasseries éveillées...

  • "Ce qui est bien c'est que s'il y a un tremblement de Terre on ne le sentira pas"
  • "Est-ce que les Japonais seront aussi aimable qu’à l'habitude en cette circonstance, à savoir déposeront-ils quelque part en évidence pour que je puisse les retrouver mes lunettes perdues durant ma course ?"
  • "Et Fukushima dans tout ça ? Vagues de 7m prévues, ça passe ?"
  • "Merci la technologie, grâce à elle j'ai le droit de travailler en 'remote' à la maison. Si mes collègues savaient que je suis en caleçon en plein meeting..."


PS: Une petite pensée pour ceux qui n'ont pu partir du travail à temps.
PS2: 20h - En fait je crois que j'ai parle trop vite pour le tremblement de terre.


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